Postulat – Le marché se meurt ? Vive le marché !

Anne-Françoise Decollogny, conseillère communale – Postulat déposé le 4 avril 2017.

On observe au cours des années une lente mais certaine érosion du marché. Les stands qui se touchaient et bordaient les rues du centre-ville sont de moins en moins nombreux. Comme ils restent à leur place désignée, on a peu-à-peu un sentiment d’abandon, peu propice à la fièvre acheteuse.

Alors que la rue de Bourg alignait fièrement ses étals du haut en bas de son élégance, il n’en reste que quelques-uns, dispersés, autant d’îlots un peu perdus au milieu des pavés. On en dira autant de la rue Saint-François où ils ont pratiquement tous disparus. La rue du Pont, la place de la Palud, la rue Saint-Laurent et la rue de l’Ale tirent mieux leur épingle du jeu. Ainsi que la place de la Riponne, laquelle accueille, outre les primeurs, les vendeurs de toutes sortes d’articles, des habits à la brocante en passant par les bonimenteurs vendeurs de casseroles ou de râpes-miracle. Il faut aussi dire que de nouveaux stands sont venus boucher les trous, stands d’épices, de fruits exotiques notamment, ce qui est apprécié.

On remarque aussi que les stands sont encore moins nombreux le mercredi que le samedi. Les changements des modes de vie, en particulier le fait que la plupart des femmes travaillent, ont fait diminuer fortement l’attractivité du marché du mercredi, et par conséquent a fait diminuer le nombre de stands. Nombreux sont les marchands qui ne viennent vendre leurs produits que le samedi.

On peut comprendre que les primeurs et marchands d’autres denrées n’ont pas nécessairement envie de changer de place étant donné que leurs fidèles clients savent où les trouver et que les commerces devant lesquels ils sont installés tiennent à leur présence. Car comme nous l’a dit un marchand placé devant un grand magasin : ce dernier ne tient pas à ce que le stand change de place, car il participe de l’attractivité de son commerce.

Et une marchande de primeurs, interrogée, nous avait indiqué son retrait compte tenu d’un chiffre d’affaires tellement maigre que le jeu n’en valait plus la chandelle.

Alors que les commerces indépendants sont à la peine, le marché continue de jouer un rôle d’attraction pour la population lausannoise et bien au-delà si l’on en croit les propos de clients venant de plus loin à la ronde.

De toute évidence, cette attractivité s’étiole, dans un cercle que l’on peut qualifier de vicieux : si moins de gens viennent s’approvisionner au marché, moins nombreux sont les stands. Moins nombreux sont les stands, moins on a envie d’aller au marché. Et qui dit marché, dit apéro au bistrot du coin, achats divers dans les boutiques du centre-ville. C’est par conséquent toute la vie commerciale qui en pâtit.

Force donc est de se demander comment relancer l’attractivité du marché. Un postulat sur la même question, sans réponse à ce jour, avait été déposé en avril 2013 par Mme Elisabeth Müller.

Faut-il modifier les emplacements ? Regrouper les stands en certains endroits ? par exemple en regroupant les stands en étoile depuis la place de la Palud tout en maintenant la rue de l’Ale ? Décentraliser le marché et créer des marchés de quartier, à l’instar du marché du Boulevard de Grancy ? Pourrait-on imaginer que le marché du mercredi matin change d’horaire et se fasse l’après-midi, au moment où de nombreux parents viennent en ville avec leurs enfants ? Faut-il modifier les taxes demandées ?

Ainsi il nous paraît nécessaire qu’une réflexion soit entreprise sur l’organisation du marché, et ceci en concertation avec les milieux concernés, associations des commerçants, sociétés de développement, City Management, notamment.

Autant de questions que nous demandons à la Municipalité de bien vouloir étudier en concertation avec les acteurs concernés.

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