Postulat – Payons le juste prix, pour le lait mais pas seulement !

Stéphane Montangero, député, président du PS vaudois – Postulat déposé le 13 juin 2017

La population de notre canton est de plus en plus sensible au fait qu’une juste rémunération de la production, notamment de tout ce qui concerne les produits agricoles, est indispensable à la survie du monde paysan. Cela prévaut aussi pour les conditions de production, notamment du point de vue environnemental et du sort des employé-e-s agricoles.

A ce titre, le prix du lait est hélas exemplaire de ce qu’il ne faudrait pas faire. La récente décision de ne pas toucher au prix, alors que de nombreux indicateurs sont au vert — embellie des marchés internationaux, régression de la production laitière helvétique — en est une preuve de plus. L’interprofession du lait (IP Lait), entièrement soumise aux acheteurs et transformateurs, continue ainsi de se moquer ouvertement des producteurs de lait. Les 65 cts/kg fixés sont sans doute l’injure de trop. L’IP Lait ne fait pas son travail, car elle ne respecte pas l’objectif fixé, à savoir la répartition équitable de la valeur ajoutée de la filière lait auprès de tous les acteurs du marché. Et cela, alors que l’on sait les consommatrices et consommateurs prêts, en tous cas pour celles et ceux dont le pouvoir d’achat le permet, à payer un juste prix.

Alors que, de toute façon, les paysans sont rarement payés entièrement selon les barèmes — les acheteurs disposant toujours d’une marge de manœuvre confortable pour rétribuer le lait à leur guise — il est important de rappeler que tous les acteurs de la filière déterminent leur prix de vente de façon à ce qu’il couvre les frais de production. Or, cela n’est toujours pas le cas pour les paysans !

Concernant le feuilleton interminable du prix du lait, considérant que ce triste jeu a assez duré et fait la fortune des distributeurs et autres gros acteurs laitiers au détriment des producteurs, nous demandons au Conseil d’Etat, par le présent postulat, d’examiner de quelle manière il peut initier et/ou soutenir le développement d’un label, ou d’une marque, attestant que le lait est payé à son juste prix. Plus largement, nous demandons au Conseil d’Etat que ce label ou cette marque permette aux consom’acteurs d’identifier les produits agricoles qui ont été payés un juste prix et ont été produits dans des conditions environnementales et sociales décentes.

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