Jean Tschopp, député – Postulat déposé le 9 septembre 2014
Le 8 avril 2014, le Grand conseil acceptait à une très large majorité les lois sur la vie culturelle et la création artistique (LVCA) et sur le patrimoine mobilier et immatériel (LPMI).
Visant à favoriser l’accès et la participation à la culture,[1] cette réforme introduit la médiation culturelle définie comme un « domaine professionnel consistant à mettre en relation des publics et le champ culturel, représenté par des institutions, des lieux de culturels ou des artistes ».[2]
Sur proposition du Conseil d’Etat et du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC), le Grand conseil a notamment accepté de lever, dans la mesure du possible, les barrières architecturales privant les personnes handicapées de l’accès aux musées. Au surplus, le Grand conseil a voulu que les institutions patrimoniales cantonales disposent des techniques et infrastructures permettant l’accès des malvoyants, des aveugles et des sourds ainsi que des personnes souffrant de déficiences intellectuelles.[3] Ces avancées devraient permettre l’organisation d’expositions fondées sur le toucher pour des personnes non voyantes, des visites en langage des signes pour les personnes malentendantes ou des visites destinées à susciter la curiosité des personnes ayant des déficiences intellectuelles.[4]
Pourtant, l’accès des personnes handicapées sensorielles et intellectuelles aux arts vivants (théâtre, opéra, danse, arts de la rue, musique live, marionnettes) est encore peu développé dans le canton de Vaud. Malgré quelques rares spectacles prévus en audiodescription (deux fois par an au Théâtre de Vidy)[5] ou visites de lieux culturels avec interprétation en langue des signes (comme une visite organisée à l’Opéra de Lausanne en 2013)[6], l’accès des arts de la scène aux personnes handicapées sensorielles et intellectuelles en est encore au stade embryonnaire.
Son développement et la recherche de sources de financement s’inscriraient parfaitement dans la médiation culturelle voulue par le Conseil d’Etat et le Grand conseil vaudois. Le soutien à des spectacles destinés à être présentés dans différents cantons de Suisse romand permettrait une mutualisation des investissements.[7]
Fondés, sur ce qui précède, le député soussigné et les cosignataires prient le Conseil d’Etat de soutenir et de promouvoir en partenariat avec les milieux associatifs de défense des personnes handicapées, l’accès aux arts vivants des personnes en situation de handicap et d’étudier le financement de ces mesures.
[1] art. 1 al. 2 LVCA
[2] art. 4 al. 2 LVCA
[3] art. 34 al. 3 LPMI
[4] Exposé des motifs et projet de loi sur le patrimoine mobilier et immatériel, mars 2013, p. 26.
[5] Voir à cet sujet, le site du Théâtre de Vidy : http://www.vidy.ch/audiodescription
[6] Voir à ce sujet, la brochure de la Fédération suisse des sourds « Activités socioculturelles », août-décembre 2013, p. 41 ; http://fr.sgb-fss.ch/images/stories/f/pdf/Brochure2013.pdf
[7] Voir à ce sujet, le spectacle « Le Chat du Rabin » qui sera présenté en 2015 à La Grange de Dorigny, au Théâtre du Pommier à Neuchâtel, ou encore à l’Alchimic à Genève ; http://www3.unil.ch/wpmu/grangededorigny/2014/06/le-chat-du-rabbin/