Postulat déposé par Benoît Gaillard, conseiller communal, le 9 avril 2019.

« Trolley » est parfois, dans le langage courant des Lausannois, une manière de désigner familièrement les bus des tl. Or, selon le rapport 2017 de l’entreprise de transports, sur ses 196 véhicules routiers (remorques exclues), seuls 44% sont à proprement parler des trolleybus, soit des bus fonctionnant à l’électricité. Toutefois, en raison de la densité de fréquentation des lignes principales, et de l’apport non négligeable des métros m1 et m2, ce ne sont pas moins de 80% des voyageurs qui sont transportés par des véhicules électriques[1].

De manière générale, les tl affichent à juste titre leur volonté de réduire leurs émissions dans le cadre de leur vision 2025, qui tient lieu de stratégie d’entreprise. La longueur des lignes électrifiées continue à progresser de manière continue, et ce développement est appelé à se poursuivre. Dans tous les cas, emprunter les transports publics, même lorsqu’il s’agit d’un autobus à moteur thermique, demeure une manière très écologique de se déplacer.

Néanmoins, il est probable que sur certaines parties du réseau, la pose de lignes aériennes et l’exploitation avec des trolleybus est difficilement justifiable, par exemple en raison de la faiblesse de la demande, ou des spécificités des tracés routiers. Il y a donc lieu d’explorer d’autres pistes pour un recours accru au courant électrique comme énergie de traction.

Des trolleybus à batteries disposant d’une autonomie de plusieurs dizaines de kilomètres peuvent constituer une solution intéressante lorsqu’une partie seulement d’un tracé est électrifié. Des véhicules de ce type seront déployés pour la première fois dans le canton par l’entreprise de transport public VMCV pour relier Vevey, Montreux et Villeneuve au futur hôpital intercantonal du Chablais à Rennaz[2].

A Genève, des bus à double articulation des TPG fonctionnent avec le système dit TOSA (Trolleybus Optimisation Système Alimentation), fruit d’un partenariat industriel innovant. La recharge a lieu à chaque arrêt et au terminus, sans contact, ce qui évite tout effet sur le paysage urbain[3]. Selon les porteurs du projet, le coût total compte tenu des prix d’achat des véhicules, de celui de l’infrastructure, et du cycle de vie, est légèrement inférieur à celui des trolleybus classiques.

Enfin, des autobus électriques disposant d’une autonomie suffisante pour assurer des trajets de type urbain, sont déjà en exploitation dans de nombreux réseaux européens. Ils fonctionnent sur le même principe que les voitures électriques vendues aux particuliers, et pourraient se révéler adéquats pour remplacer les véhicules moyens et petits desservant à Lausanne des lignes urbaines.

En 2018, l’Union des villes suisses demandait à la Confédération la création d’un fonds pour l’électrification des bus urbains, afin de les encourager à participer à la réalisation des objectifs de l’accord de Paris[4]. La contribution d’une telle transition des flottes des transports publics. Les VBZ, transports publics de Zurich, affichent ainsi parmi leurs engagements pour l’avenir le remplacement des bus diesel par des autobus à batterie ou des trolleybus.

Par le présent postulat, la Municipalité est invitée à étudier l’opportunité d’un plan d’électrification ambitieux des prestations de transport des tl, en mobilisant différents outils : encouragement de l’innovation et du déploiement de solutions nouvelles, soutien à l’investissement et sollicitation de soutiens financiers cantonaux ou fédéraux.

[1] https://rapportannuel.t-l.ch/wp-content/uploads/2018/05/Rapport-annuel-2017.pdf#page=50

[2] https://www.vmcv.ch/data/dataimages/Upload/Rapports%20de%20gestion/VMCV_RAPPORT_2017_LR.pdf

[3] https://www.ge.ch/dossier/bus-tosa-innovation-mobilite-au-service-genevois

[4] https://www.rts.ch/info/suisse/9760742-les-villes-demandent-un-fonds-federal-pour-financer-des-bus-electriques.html